36                                          NOTICE
Saint-Michel, y auroit trouvé quatre ou cinq per­sonnes, lesquelles l'ayant découvert et reconnu, lui auroient dit qu'il étoit trop matin, qu'il falloit se re­tirer chez lui pour demi-heure, etc. Il n'y a rien de tout cela dans le manuscrit que nous avons sous les yeux. Si L'Estoile, qui dans toutes les circonstances s'est toujours prudemment tenu à l'écart, avoit pris les armes à trois heures du matin pour favoriser l'entrée du Roi, il en auroit parlé dans la continuation de son Journal, il donne de longs détails sur les événemens de la journée du aa mars, et il rapporte soigneusement tout ce qui le concerne.
Godefroy ne s'arrête pas au aa mars : il poursuit le Journal presque jusqu'à la fin de 1594. Ses récits peu­vent avoir été puisés dans quelques autres Mémoires du temps, mais ils ne sont pas dans les manuscrits de L'Es­toile; et, en continuant le Journal après le ai mars, il se met en contradiction avec ce qu'il a dit dans sa préface.
L'éditeur de 1736 publie un Journal qui commence également au a at 1 £89, et qui se termine au 3o mars 1.594; mais la relation n'a que peu de rapports avecle manuscrit et avec l'édition de 1719. On semble avoir cherché à faire un supplément, comme le titre l'indique: car on place, en général, des articles sous la date des jours auxquels aucun événement ne se rattache dans le véritable Journal ; et lorsqu'on rapporte les mêmes faits, on les présente avec des circonstances différentes. Aussi l'éditeur est-il souvent en contradiction avec L'Estoile. Nous en citerons un exemple. Après avoir ra­conté la mort du maréchal de Biron, tué devant Epernay en 159a, L'Estoile ajoute : « Les nouvelles en vinrent
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